Le Veilleur d'Aujour'nuit
Estelle Deschamp
2022_2025
Col d'Arnosteguy
Le Bel Ordinaire
Maison Joangi
Dans le cadre d’une résidence de deux ans (2022-2024) menée avec l’association co-op, en partenariat avec le Bel Ordinaire, l’association Fatras et la maison Joangi, Estelle Deschamp a développé deux ensembles d’œuvres autour de la cire et de ses gestes ancestraux.Le Veilleur d’Aujour’nuit, sculpture-sentinelle installée sur le col d’Arnosteguy, dialogue avec le paysage comme une présence sentinelle. Faisceaux, série de sculptures présentée à la Ciudadela de Pampelune, approfondit ce travail autour des formes, des tensions et des équilibres.
La cire, façonnée selon les techniques de la cire filée de la Ciergerie de l'abbaye de Belloc et de l’artisan Donezar à Pampelune, sont le cœur de ces deux propositions. Ses surfaces striées, nées d’immersions répétées, traduisent un rituel où l’éphémère frôle l’éternel, chaque trace capturant un geste précis. Le bois, travaillé en une silhouette, évoque les argizaiolas, planchettes rituelles des veillées funèbres basques, symboles des âmes gardées par la flamme. Le socle s'offre comme une cupule brute et concave, ancrant a sculpture dans une mémoire géologique, un dialogue avec le primordial.
Exposée deux mois in situ, la cire a été façonnée par les éléments avant de rejoindre avec l'œuvre Faisecaux, l'espace d'art de la Citadelle de Pampelune. Cette matière en transit incarne un cycle de création et de dissolution, questionnant la tension entre permanence et fragilité.
Inspirée par les paysages pyrénéens et des lanternes des morts du Saintonge, l’installation tisse un récit où chaque matériau porte une histoire enfouie.
Le Veilleur d’Aujour'nuit convie le spectateur à explorer la beauté des textures et des assemblages, interroge les cycles de transformation et célèbre le potentiel narratif d'objets en voie de disparition. Ancrée dans son territoire, elle transcende les frontières entre art, patrimoine et paysage, offrant une expérience sensorielle et intellectuelle.
Le projet a bénéficié du soutien du Ministère de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine, de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département des Pyrénées-Atlantiques, de la communauté d'Agglomération Pays basque.
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Estelle Dechamp
Diplômée de l’école des beaux-arts d’Angoulême (devenue l’ÉESI Angoulême-Poitiers) et de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (devenue la HEAR), Estelle Deschamp (née à Annecy en 1984), vit et travaille à Bordeaux. En 2008-2009, lors d’une année de césure, elle se forme à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne aux côtés de Manfred Pernice. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles au centre culturel Una Volta à Bastia (2022), aux arts au mur artothèque de Pessac (2019) et à la galerie Silicone à Bordeaux (2016). Récemment, elle a participé aux expositions collectives Au Bonheur par le CEAAC, Strasbourg (2023), Impasse des Lilas par MBL architectes à arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux (2022) ; Desperanto par Zebra3, Pola, Bordeaux et Mutations, Memento, Auch (toutes deux 2021) ; ainsi qu’à la Biennale de l’Architecture disparue organisée par l’association Solarium Tournant à Aix-les-Bains (2020). Elle est par ailleurs membre du collectif d’artistes CUMULUS et de l’association Chignole.
Estelle Deschamp, Le Veilleur d'Aujour'nuit, 2025 - photo : Emmy Martens
Faisceaux
21.11 2025 - 25.01 2026
Ciudadela
exposition collective
Argizari Galdua
Réalisée spécifiquement pour la salle du four de la Ciudadela, l’installation Faisceaux d’Estelle Deschamp se déploie sous la forme de bobines suspendues, composées de câbles électriques et de fils de cire qui s’échappent et se répandent. Par leur enroulement et leur relâchement, ces éléments instaurent un jeu de tension entre deux régimes de matière : celui, industriel et normé, du câble porteur de connexions invisibles, et celui, organique et instable, de la cire, dont la malléabilité évoque la mémoire du geste et la trace du vivant.
Entre ces deux pôles ( le technique et le sensible ) s’invente un espace d’interférence où l’énergie circule autant qu’elle se retient. Les fils s’entrecroisent, produisant des circonvolutions qui oscillent entre ordre et désordre, équilibre et effondrement. Ce réseau, à la fois structuré et fragile, fonctionne comme une cartographie du lien : il matérialise la tension constante entre flux et résistance, entre contrôle et dissolution.
De cette architecture suspendue naît une forme d’attente, un moment avant le déploiement complet, où la matière semble conserver la mémoire d’un mouvement antérieur. Faisceaux apparaît ainsi comme une méditation sur la circulation des forces (électriques, mémorielles ou affectives ) et sur la manière dont toute énergie, pour exister, suppose une part de retenue et de fragilité.
Résidence de création
2022-2025
Maison Joangi
Le Bel Ordinaire
Évènements associés
Exposition collective
Argizari Galdua
21.11 2015 - 25.01 2026
Vernissage : 21.11 19h00
Ciudadela, Pampelune
Exposition collective proposée par Lucia Montes & Julie Laymond